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Lire « La Nausée » de Sartre. Le texte est complexe, l'intrigue s'échappe et se dissout dans des réflexions philosophiques. Presque en train de méditer. Soudain, quelque chose vous surprend et vous sort de votre transe. Ouais, ça me va maintenant, ça ne pourrait pas mieux tomber.. »… Pour l’instant, c’est le jazz qui joue ; il n'y a pas de mélodie, juste des notes, une myriade de petits tremblements. Ils ne connaissent pas de repos, un schéma inexorable les appelle à la vie et les détruit, ne leur laissant pas le temps de regarder en arrière et de vivre par eux-mêmes. Ils courent, se bousculent, me frappent négligemment d'un coup court et meurent. Je voudrais les tenir, mais je sais que si j'arrive à arrêter une de ces notes, je n'aurai dans les mains qu'un son vulgaire et faible. Je dois accepter leur mort - d'ailleurs, je dois la SOUHAITER : je ne connais presque pas d'autres sensations aussi perçantes et fortes... « Pourquoi cette phrase de Sartre m'a-t-elle accroché ? Absurde. Dois-je SOUHAITER la mort de ce que j'aime, de ce que j'aime ? C'est terrible! Ou pas ?... ou s'agit-il d'autre chose ? Oh oui! Certainement! Bravo, maestro ! Comprendre le sens de la phrase me rend ravi, et puis la satisfaction vient. Et comment ai-je vécu sans cette connaissance ? Notre quotidien, chacun de nos souffles, chacune de nos pensées et en général tous les événements qui nous arrivent doivent quitter notre vie pour toujours, mourir, laissant place au nouveau, au suivant, au suivant : un souffle, une pensée ou une situation... Comme j'aimerais arrêter le temps, quand le soleil brille, les oiseaux chantent, quand un être cher est à proximité, quand il y a la paix et l'harmonie dans l'âme, mais... Mais le bonheur ne peut être que dans l’instant présent, dans un instant vivant, qui malheureusement disparaît, emportant avec lui le sentiment actuel. Et la vie est toujours le mouvement des instants, comme un film, si vous l'arrêtez, voulant rester dans un état heureux, il ne restera qu'un cadre, certes joyeux, mais sans vie ! (combien, ces photos avec des visages heureux... et ce serait mieux - dans la vraie vie). Et puis j'accepte la règle du jeu : je n'essaye pas de ralentir ma vie en appuyant sur pause, je. ne vous laissez pas distraire par la publicité, évitez le prochain cadre inconnu et effrayant. J'accepte cette aventure à la condition de son début et de sa fin inéluctable. Sinon, pas question. Vais-je aller dans un film en sachant qu’il sera sans fin ? Et si vous saviez que la vie et le bonheur sont infinis ? Il semble que tout cela va perdre de sa valeur, devenir insipide et banal, et finir par commencer à irriter... Il s'avère qu'un moment heureux ne peut exister que s'il est fini. Cela signifie-t-il que sans la mort, il n'y a pas de vie ??…