Le sentiment de honte est l'un des sentiments les plus vifs que chacun ait ressenti tout au long de sa vie. Mais pour une personne, la honte est une expérience passagère, pour une autre, c'est un sentiment d'oppression constamment présent qui fait partie de la personnalité et l'empêche de vivre pleinement, de développer et de construire des relations. Lorsqu'une personne dit lors d'une consultation : « Je suis. honte de moi-même », cela signifie – j'ai honte de Tout. J'ai honte de m'asseoir, de me lever, de parler, d'exprimer mes pensées, j'ai honte d'aimer, j'ai honte de mon métier, de mon éducation, de mon apparence. Il est plus facile de nommer ce dont vous n’avez PAS honte. La honte semble devenir partie intégrante de la personnalité, remplaçant bon nombre de ses éléments. Une personne ne sait pas ce qu'elle veut, ce à quoi elle aspire, a du mal à nommer ce qu'elle aime et n'est pas sûre de la désignation de ses sentiments et de ses désirs. Et comment cela peut-il être fait si une personne ne s'accepte pas telle qu'elle est, se rejette ? La honte globale ne surgit pas « un jour » dans la vie d'un adulte, ce sentiment dévorant vient de l'enfance. Très souvent, les parents, incapables d’influencer CONSCIEMMENT et de manière constructive le comportement de l’enfant, utilisent la honte comme outil d’influence et de correction du comportement, essayant de rendre l’enfant plus obéissant, plus à l’aise et plus souple. "C'est dommage d'être comme ça : laid, gros, stupide, lent, mal réfléchi, bâclé, sale, paresseux", un enfant a honte s'il est grondé en public, s'il est comparé à quelqu'un, si "à cause de lui » - ses échecs scolaires, sa mauvaise santé ou son retard à l'école, quelque chose de « mauvais » arrive à un parent - gâcher l'humeur de la mère ou décevoir le père est une tragédie pour l'enfant qui se traduit par l'autoflagellation et la honte. Le deuxième revers du sentiment de honte est qu’il devient familier et nécessaire à l’enfant. Un sentiment qui provoque de la souffrance et interfère avec la vie devient un fil reliant une personne à des adultes importants, à des parents - si dans les relations avec eux il y a bien plus de honte que de compréhension mutuelle, d'amour et de soutien. Ressentant de la honte encore et encore, même à l'âge adulte, une personne sent inconsciemment qu'elle n'est pas seule, que ses parents sont à proximité, qu'elle peut leur prendre quelque chose, même si c'est un sentiment de honte dévastateur. Dans certains cas, l'enfant se défend avec un sentiment de honte - au moment où j'ai honte, le parent arrête de me gronder et de me détruire. La honte est nécessaire au psychisme - pour le soutien et la protection, c'est pourquoi il est parfois difficile d'y faire face. Le sentiment de honte a un message très puissant - « ne soyez pas qui vous êtes », pour une personne, cela peut signifier. "ne sois pas du tout", ne te présente pas, ne sois pas conscient de toi, rejette, ne t'accepte pas dans toutes tes manifestations - c'est dommage de parler, de tousser, d'éternuer, c'est dommage comme je dormir, manger, gesticuler, rire... Si ce message vient d'un parent, d'un adulte significatif, il est perçu comme un guide d'action, devient le fondement de l'existence humaine, à savoir l'existence, non la vie. Après tout, une vie bien remplie n'est possible qu'en contact conscient avec soi-même, en s'acceptant, en prenant conscience de toutes les caractéristiques de sa personnalité. Plus une personne est consciente d'aspects de l'émergence d'un sentiment de honte, plus elle comprend pleinement le rôle que joue la honte dans sa vie et son psychisme, plus le travail avec ce sentiment deviendra efficace. responsable du centre «Nous sommes ensemble» Yulia Karagodina