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De l'auteur : Le bon cinéma se distingue par le fait qu'il reflète des processus archétypaux se produisant à la fois dans la psyché individuelle et dans l'inconscient collectif. "Le Labyrinthe de Pan" est un film tourné en 2006 du réalisateur mexicain Guillermo del Toro en fait partie. L'atmosphère du film est sombre, tout comme l'image intérieure du traumatisme subi à la suite de l'invasion du chaos et de la violence dans la vie d'un individu. une fillette de dix ans, arrive avec sa mère enceinte dans la maison de son beau-père, un cruel capitaine nazi. Elle se retrouve dans un monde fantastique, où des épreuves et des récompenses l'attendent - elle retourne en tant que princesse dans son royaume et retrouve. son « vrai » père-roi. De tels fantasmes sur des figures parentales idéalisées sont courants chez les enfants dont les éducateurs étaient trop éloignés de l'idéal, le sang coule, et à cette époque, Ophélie est captivée par un jeu de conte de fées. tout ce qui se passe semble inexistant, les fantasmes anesthésient la perception de la réalité. C'est ainsi que le psychisme de l'enfant réagit à une collision avec une réalité menaçante - à l'aide de la dissociation, c'est-à-dire en séparant la conscience des expériences insupportables et en se retirant dans le monde de la fantaisie. Les enfants créatifs dotés d’une imagination riche et d’une sensibilité accrue sont sujets à une telle protection. Son ami Faun est extérieurement peu attrayant, mais il peut offrir bien mieux que ce qui entoure la fille. Il est le protecteur archétypal paradoxal, l'esprit de dissociation, le démon du Dis de Dante. Il aide l'enfant à survivre dans des conditions terribles, mais le prix de ses « services » est élevé : c'est le contact avec lui-même et avec le monde. Mais dans des conditions de guerre, il faut choisir le moindre de deux maux. L’enfant veut vivre et fait un choix en faveur de la vie, même à ce prix. Dans les fantasmes et les rêves des personnes qui ont subi des abus ou qui ont grandi dans une atmosphère d’indifférence et de manque de soutien, un personnage similaire est presque toujours présent. Ce mécanisme est parfaitement décrit dans l’ouvrage de D. Kalshed « The Inner World of Trauma ». Cela devient un peu inconfortable lorsqu'Ophélie, rattrapée et enfermée, se jette littéralement dans les bras du Faune qui apparaît devant elle... C'est le seul sur qui elle peut compter. C'est tout le drame d'un enfant traumatisé... La mère de la fille est trop faible pour la protéger, elle est un contenant inadapté au traitement des affects de l'enfant. À la fin, elle meurt, mais laisse derrière elle quelque chose d'important : un bébé. Si l’on considère les personnages du film comme des composantes du psychisme individuel, alors Ophélie est un moi fragile, infantile, arrêté dans son développement à la suite d’un traumatisme. Son petit frère peut être symboliquement compris comme une partie de l’âme non affectée par les traumatismes, la vitalité et le mouvement vers la vie. Il y a une lutte inégale pour le bébé entre le père tyran et la fille qui a décidé de s'enfuir avec son frère. Finalement, elle y parvient, elle mélange des somnifères dans le verre de son père et emmène le garçon dans le labyrinthe du Faune. Et là, au centre du labyrinthe, se produit une véritable transformation mentale. Le Faune invite Ophélie à sacrifier le bébé : il a besoin de débarrasser sa conscience de tout ce qui est « vivant », sensible, sensible, car... « être en vie » est trop risqué, c'est lourd de nouveaux traumatismes. Débarrassé de l'âme de l'enfant, le Faune entraînera à jamais Ophélie dans un monde fantastique, complètement coupé de la réalité. Dans la vie, cela se manifeste par des difficultés d'adaptation, une rupture du contact avec le monde extérieur, avec les sensations et sentiments corporels. Tout ce qui reste d’une telle personne, c’est « la tête dans les nuages ​​». Mais Ophélie n’est pas d’accord avec cela. Elle dit au Faune « Non », elle refuse de sacrifier sa vraie vie mentale au profit d’une vie illusoire. Elle dit "Non" et à ce moment elle meurt. Cette intrigue dramatique, si vous la regardez psychologiquement, est très optimiste : avec l'abandon des défenses dissociatives antérieures, le moi infantile de l'héroïne cesse d'exister, laissant la place à un « je » plus mature et adaptatif. Le moi enfantin d'Ophélie ne peut contenir toute la plénitude contradictoire de la vie, dont elle a dû faire face trop tôt au côté terrifiant..